lundi 28 avril 2014

Une histoire de peuple minéral

Quoiqu'on en dise, ces pierres ne nous disent rien.
Elles sont là bien malgré elles, tout compte fait. Vous vous imaginez, vous, être arrachés à la montagne ou à la falaise, et vous retrouver en plein milieu d'un mur, à l'état de brique, ou en plein milieu d'une place, à l'état de pavé ?

Vous vous imaginez, vous, en tant que montagne, en tant que falaise, être découpé, restructuré, réaligné, refaçonné, éparpillé un peu partout dans la ville ?

Vous vous imaginez, vous, ressentir... non, vous ne vous imaginez pas, vous, ressentir... ;
Vous n'avez pas les mêmes réflexes de pensée, les mêmes sentiments de départ. Et pour cause : vous n'êtes pas une montagne, vous n'êtes pas une falaise. Et, probablement, vous n'en serez jamais ; vos atomes iront s'y accrocher, quelques-uns, peut-être, mais vous, vous ne serez jamais la montagne, vous ne serez jamais la falaise. De là à penser comme elles...

Et puis, une autre raison qui fait que vous ne pouvez pas vous imaginer montagne ou falaise, c'est qu'il faudrait déjà que ces bouts de terre pensent, et s'il pensaient, qu'on les comprenne. Il y a du chemin.

Mais vous vous imaginez, vous, être au cœur des cités, entourer les gens de cette manière ? Vraiment, le peuple minéral a bien des avantages qu'il ignore.

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