jeudi 1 août 2013

Promesse et plaintes.

De : Lambda
À : n'importe qui

"Je te promets de n'pas l'aimer".

Ça sonne putain de faux. Comme si on pouvait promettre une chose pareille ! Comme si on pouvait prévoir à l'avance que notre cœur évitera d'aimer telle personne ? C'est impossible.

Et pourtant, je l'ai promis. Certes, un peu à la va-vite, mais enfin ça tient lieu de promesse tout de même ! Et si je ne tenais pas parole, cela vaudrait-il ?

Enfin, ce n'est pas non plus la promesse de ma vie, ça ne va pas me poursuivre indéfiniment, et puis je n'ai pas un âge très avancé non plus !


J'ai lancé cette promesse au détour d'un couloir d'un château dont je ne me rappelle plus tellement le nom, un château assez froid, qui incitait aux promesses, qui incitait à promettre tout un tas de trucs plus solennels les uns que les autres, enfin vous voyez l'ambiance, quoi ?

Comme si tout un tas de pixels devenaient morts, hop, d'un coup.
Des possibilités évincées.

Je lance tous ces mots au hasard, un peu hétéroclitement, en bazar, en souk, en fouillis, parce que d'un coup c'est aussi fouillis que ça dans ma tête.
Hé, l'année prochaine, si je tombais amoureux d'elle dans ces mêmes couloirs qui ont vu ma promesse ?
D'une ironie mordante !

Tiens, elle, j'aurais évidemment dû et pu la câliner bien avant, ou alors ne pas le faire du tout, puis un autre a commencé à la faire rire et je me suis précipité et je suis passé pour le bouffon du seigneur de ce même château.

Hé ! Stop ! Mais je n'ai que quinze ans ! Au diable mes plaintes ! Quinze ans ! Vivez, quand vous avez quinze ans. Et même après, même à seize ans et à dix-sept. Haut les cœurs ! On a encore tant d'histoires à vivre ! Quinze ans ! Que signifient mes plaintes !

Ah, cette envie de se plaindre ! Mais que nos plaintes sonnent faux ! Un patchwork inextricable de kaléidoscopes déformerait moins bien la vérité.

En tout cas, j'ai le droit d'aimer qui je veux.
Ainsi, je te promets de ne pas l'aimer, jusqu'à nouvel ordre.

Volontairement,
Le personnage lambda.
Enfin je n'en sais rien.

4 commentaires:

  1. C'est vrai, on ne peut pas promettre d'aimer toujours comme on ne peut pas promettre d'aimer jamais... Mais je crois que ce genre de promesses ne sont pas des... des vérités générales mais des vérités "instantanées". Quand on le dit on le pense, au présent, à l'instant I, cette instant là. Et c'est tout. Mais on ne peut pas prévoir de le penser toujours.

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  2. Je confirme, c'est un promesse tout à fait aléatoire. Parfois, on dit ça parce qu'on sait qu'une certaine personne va totalement à l'encontre de nos principes et de nos valeurs, et qu'on ne sera jamais d'accord avec elle.
    Mais, si on se dit ça sur un coup de tête, parce qu'une personne nous a déçue un instant, qu'elle n'est pas spécialement belle ou qu'elle a dit quelque chose de totalement insensé... Cette promesse a le risque de ne pas être tenue. Parfois, après s'être dit ça, on commence, petit à petit, à s'intéresser à la personne en question. Parfois, il y a de nouveau un instant qui peu changer l'estime et les sentiments que l'on a pour elle. Et parfois, c'est elle qui nous déclare sa flamme, et on se demande tout a coup pourquoi on a fait cette promesse ridicule.
    Voilà pourquoi il ne faut jamais dire jamais.

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    1. Waw, tu réponds bien au texte je trouve ☺

      Oui, tout peut changer... parfois heureusement, parfois malheureusement... ainsi il ne faut jamais dire "fontaine, je ne boirai pas de ton eau" ☺

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